Article N° 7802

DESERTIFICATION PHARMACEUTIQUE

France : Le Sénat a adopté une proposition de loi pour préserver l’accès aux pharmacies dans les zones rurales

Abderrahim DERRAJI - 14 avril 2024 19:53

La sénatrice RDSE (Rassemblement démocratique et social européen) des Hautes-Pyrénées, Maryse Carrère, a proposé une mesure visant à enrayer la diminution du nombre de pharmacies rurales, qui a chuté de 10% depuis 2012. Son objectif est de maintenir le maillage existant et de lutter contre l'émergence de déserts pharmaceutiques.

 

Selon le rapport (lien) de la sénatrice Guylène Pantel, consultable sur le site du Sénat, la France a perdu plus de 1.800 pharmacies entre 2012 et 2022, soit une baisse de plus de 8%, tandis que la population augmentait de 3,7% sur la même période. Cette diminution a entraîné une réduction significative du nombre de pharmacies par habitant, passant de 34 pharmacies pour 100.000 habitants en 2012 à 30 pour 100.000 habitants dix ans plus tard.

 

Le rapport souligne également l'inégalité dans la répartition des pharmacies sur le territoire, avec environ un tiers d'entre elles situées dans des communes de moins de 5.000 habitants. Le nord-ouest du pays, y compris l'Île-de-France, est particulièrement mal desservi, avec de nombreux départements ayant moins de 28 pharmacies pour 100.000 habitants.

 

Malgré la mise en place de dispositifs législatifs, tels que les antennes d'officines et le dispositif des territoires fragiles, aucun de ces dispositifs n'a été appliqué, ce qui a poussé le Sénat à adopter une proposition de loi contraignant le gouvernement à agir.

 

Un amendement controversé autorisant l'ouverture de pharmacies dans les communes de moins de 2.500 habitants a été voté en séance publique, suscitant des réactions mitigées parmi les sénateurs. Certains ont exprimé des inquiétudes quant à son efficacité, tandis que d'autres ont soutenu qu'il était nécessaire pour garantir un accès équitable aux services de santé.

 

La proposition de loi devra désormais être examinée par l'Assemblée nationale, où ses ambitions pourraient être revues à la baisse avant son éventuelle adoption.

Source : Public Sénat